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Collection des bals de la Monnaie


Disons-le dès l'entame, les quelques lignes qui suivent doivent tout à notre consœur Sandra d'Histoire de Bal, en particulier à son article sur le Grand Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, que l'on trouve ici.


Dans cette excellente étude, Sandra a passé en revue les annonces des journaux relatives aux différents bals tenus, essentiellement pour le carnaval, à la Monnaie de Bruxelles au XIXe siècle. Nous renvoyons le lecteur à cet article pour avoir accès aux résultats de ses recherches. On y trouve, notamment, le titre de plusieurs danses qui ont fait les beaux jours des soirées du siège de l'opéra de la capitale belge.


En guise d'illustration à cet article d'Histoire de bal, nous inaugurons ici une collection de musiques sur lesquelles on a visiblement dansé assidûment, si on en croit le nombre de fois que notre consœur les a vues citées dans les journaux.

Partition de "le champagne, quadrille mousseux" aux Archives de la Ville de Bruxelles

En effet, nous pouvons en reconstituer certaines dont les partitions existent, en partie aux Archives de la Ville de Bruxelles (où a été versé le fonds d'archives de la Monnaie), et en partie au Conservatoire de la même ville. Dans ces 2 endroits, on trouve des recueils parfois complémentaires où sont consignées les partitions (réunies par groupes d'instruments) de ce qui a été dansé jadis.

Nul doute que ces opuscules sont ceux qui ont été utilisés lors des bals. Le fait que les partitions soient reliées par groupes d'instruments et numérotées explique certainement le fait que des danses qu'elles contiennent aient été répétées de bal en bal : on ne relie pas des partitions entre elles en les numérotant pour ne les jouer qu'une fois ! Non ! On s'en sert comme bréviaire pour élever un autel au dieu de la danse chaque fois que cela est possible !

Partition de "le champagne, quadrille mousseux" au Conservatoire de Bruxelles

A ce sujet, on peut trouver curieux qu'il y ait des recueils complémentaires à la Ville de Bruxelles en même temps qu'au Conservatoire. Les recueils n'ont pas été reliés de manière identique, signe qu'ils n'étaient pas utilisés de la même façon.

La première interprétation que nous serions tentés de donner à cela est que les musiciens du Conservatoire devaient probablement prêter main forte aux musiciens du Théâtre à l'occasion des bals et que les uns et les autres conservaient leurs recueils. Mais cela reste une hypothèse...


LE CHAMPAGNE, QUADRILLE MOUSSEUX


Quoi qu'il en soit, nous commençons cette collection avec le quadrille (français) "le champagne, quadrille mousseux". Pourquoi celui-là ? Parce qu'Histoire de bal a constaté qu'il était cité pas moins de 12 fois de 1844 à 1846 ! Quant à nous, nous l'avons mis au dessus de la pile des quadrilles à reconstituer essentiellement pour son nom festif qui convient bien à un carnaval ! Un vrai coup marketing qui fonctionne toujours 180 ans plus tard !


Le quadrille date d'environ 1843. Il est notamment cité dans une édition de "la France musicale" du 10 février de cette année.


portrait de Crispiniano Bosisio, par Gustave Donjean

Il a été composé par Crispiniano Bosisio, qui fut notamment chef d'orchestre du Théâtre du Luxembourg et des bals Vivienne (le tout à Paris bien sûr).

S'il fut très prisé lors des bals de la Monnaie (son omniprésence dans les recueils de partitions en atteste), il fait partie, comme bon nombre de ses collègues compositeurs de musiques de bals, des grands inconnus du XIXe siècle. Bien qu'il ait fait se trémousser le tout Paris, on ne sait que peu de choses sur lui.


Qu'à cela ne tienne, nous sommes déjà très contents que la musique que nous mettons en ligne le ressuscite un peu.

Comme d'habitude, c'est notre complice Ilkay Bora Oder qui a reconstitué le quadrille. Et bien qu'il y ait des partitions à trouver, aussi bien dans les recueils de la Monnaie que dans les recueils du Conservatoire, il a fallu combler certains "trous" dans l'orchestration pour certains groupes d'instruments.

Comme Bosisio était de toute évidence Italien, Ilkay a comblé les trous de la manière la plus italienne possible dans l'orchestration (et on lui fait totalement confiance sur ce point puisqu'il a précisément fait des études musicales en Italie !)





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